Parler de problèmes de santé avec un proche est souvent une démarche délicate. Lorsqu’il s’agit d’aborder la question de l’audition, le sujet devient encore plus sensible. Beaucoup de personnes souffrant de troubles auditifs refusent de le reconnaître, ou pire, ignorent tout simplement la situation. Pourtant, un diagnostic précoce améliore grandement la qualité de vie. Et plus vite un souci auditif est décelé, plus efficace sont les réponses. Finalement, la personne concernée retrouve plus rapidement une vie « normale ». Dans cet article, nous allons explorer les différentes approches pour vous aider à convaincre un proche de réaliser un bilan auditif, tout en respectant sa sensibilité et son rythme. Il s’agit d’une démarche subtile, alliant observation, empathie et persuasion. Nous soulignerons aussi bien sûr l’importance des audioprothésistes dans ce processus : ces professionnels de l’audition sont aussi de bon conseil pour les proches. Surtout lors de cette démarche un peu délicate.
Les symptômes qui mettent la puce à l’oreille
Le déni des troubles auditifs n’est pas rare. Ce sont souvent les proches qui décèlent les premiers signes avant-coureurs : les personnes concernées ne s’en rendent même pas compte. En effet, la perte d’audition est, dans la majorité des cas, progressive, surtout dans la presbyacousie (la surdité qui vient avec l’âge).
Voici une liste de symptômes caractéristiques devant vous alerter d’une possible perte d’audition :
- Demander souvent de répéter : bien entendu, si votre proche demande fréquemment de répéter des phrases, c’est le signe d’une réelle difficulté à bien entendre les mots, surtout dans des environnements bruyants ou lors de conversations en groupe.
- Monter le volume des appareils : si la télévision, la radio ou les appels téléphoniques sont systématiquement à un volume très élevé, c’est souvent parce que la personne n’entend pas bien à un niveau sonore normal.
- Confusion dans les conversations : une mauvaise audition entraîne des malentendus fréquents ou des réponses inappropriées à des questions ou des remarques. Par exemple, la personne semble « à côté de la plaque » lors d’une conversation. Là aussi, les environnements bruyants sont problématiques.
- Isolement social : votre proche commence à éviter les rassemblements sociaux, les activités à l’extérieur, les sorties, etc., voire les réunions familiales. L’isolement social est un des symptômes mais aussi une des conséquences de la perte d’audition.
- Tendance à lire sur les lèvres : observer la bouche plutôt que les yeux de l’interlocuteur pour mieux le comprendre lors d’une conversation est un signe que l’audition seule ne suffit plus.
- Fatigue auditive, colère et stress : les personnes souffrant d’une baisse d’audition doivent fournir un effort supplémentaire pour suivre les conversations, répondre à des directives, etc. À la fin de la journée, elles sont fatiguées voire irritables. Ce changement comportemental est un symptôme à ne pas négliger, que l’on mettre parfois au crédit du vieillissement, mais qui a souvent pour origine des problèmes d’audition.
Ces signes, bien que parfois subtils, sont des indicateurs essentiels d’une possible perte auditive. Cependant, ils ne suffisent pas à eux seuls pour amener quelqu’un à consulter. Les amis, et surtout la famille, sont en première ligne pour accompagner la personne vers une reconnaissance de son handicap. Ce qui nécessite une démarche pas évidente, mais facilitée par la compréhension des blocages et des enjeux liés à l’audition.
Perte de l’audition : pourquoi faut-il agir
Parmi nos patients, beaucoup doivent l’amélioration de leur ouïe à un membre de leur famille, qui a su trouver les mots pour les alerter et leur faire prendre conscience de cette perte auditive. Cependant, dans beaucoup de cas, la personne ne veut rien entendre et ce pour plusieurs raisons.
Pourquoi le déni ?
Le déni est une réaction naturelle face à de nombreuses problématiques de santé, et les troubles auditifs ne font pas exception. Beaucoup de raisons expliquent pourquoi un individu refuse d’admettre qu’il souffre de perte auditive :
- La peur de vieillir : reconnaître une baisse d’audition revient à accepter le fait que le corps vieillit. Cette perte d’autonomie progressive est un passage difficile à accepter psychologiquement pour beaucoup de personnes.
- La honte du handicap : la surdité est un vrai handicap dit invisible, là aussi l’acceptation est difficile et certains préfèrent fermer les yeux plutôt qu’assumer la perte d’autonomie.
- L’ignorance de la situation : on l’a souligné, la perte auditive survient la plupart du temps de manière progressive. La personne concernée « s’adapte » sans même s’en rendre compte. Elle compense en lisant sur les lèvres ou en évitant les environnements bruyants.
- La crainte des solutions : certains associent l’audition défaillante à l’image des prothèses auditives, qu’ils perçoivent comme encombrantes, peu efficaces ou inesthétiques. Cette vision, archaïque, freine beaucoup de personnes.
Le rôle des proches devient alors fondamental pour amorcer la prise de conscience de ce déclin auditif. Car une mauvaise audition entraîne bon nombre de soucis de santé souvent ignorés.
Les conséquences d’une mauvaise audition
Une audition dégradée ne se résume pas à une simple gêne. Elle a des répercussions multiples sur le quotidien et le bien-être psychologique. Ne pas agir face à une perte d’audition engendre divers soucis :
- Isolement social : la perte auditive conduit souvent à un retrait progressif des interactions sociales. Ne plus entendre correctement rend les conversations difficiles et épuisantes, poussant les individus à éviter les réunions de famille, les sorties entre amis, ou même les discussions à table.
- Impact sur la cognition : plusieurs études montrent que les troubles auditifs, lorsqu’ils ne sont pas traités, accélèrent dans certains cas le déclin cognitif. La surdité, en particulier, est souvent corrélée à une augmentation des risques de démence.
- Risques accrus de dépression : l’isolement, le stress et la frustration que ressentent ceux qui n’entendent plus correctement engendrent des sentiments de tristesse pouvant aller jusqu’à la dépression. La perte d’audition affecte petit à petit la perception que l’individu a de lui-même, notamment en réduisant son estime personnelle.
L’impact des problèmes d’audition sur les proches
Les troubles auditifs d’une personne n’affectent pas seulement son quotidien, mais ils impactent également son entourage. La communication devient plus compliquée, entraînant des frustrations, voire des tensions, au sein du cercle familial et amical.
On les oublie souvent, pourtant les proches sont en première ligne dans la vie quotidienne d’une personne sourde.
- Répétition constante des phrases… et de plus en plus fort : répéter plusieurs fois les phrases, dans les conversations simples du quotidien devient à la longue fatigant et frustrant. Chaque échange nécessite plus d’efforts que d’habitude ; au final, comme pour la personne concernée, amis et famille sont fatigués y compris émotionnellement. Le moral et la patience sont aussi impactés. De même, pour se faire comprendre, il faut élever la voix, ce qui donne l’impression d’un ton brusque ou autoritaire, même si ce n’est pas l’intention. Malentendus, prise de bec, colère, etc. : la dynamique naturelle et bienveillante de la communication est rompue, engendrant une frustration problématique.
- Tensions et malentendus : la difficulté à communiquer engendre des malentendus au quotidien, parfois perçus comme un manque d’attention ou de considération. Par exemple, une personne malentendante ne répond pas à une question, ce qui est interprété comme de l’indifférence (d’où l’expression : faire la sourde oreille), alors qu’il s’agit simplement d’un problème de compréhension.
- Volume excessif des appareils : pour compenser la perte auditive, la personne augmente petit à petit le volume des télévisions, radios ou autres appareils. À tel point que cette ambiance sonore devient inconfortable pour les autres membres du foyer. Vivre dans un environnement bruyant devient rapidement dans beaucoup de cas, source d’irritation et nuit à la tranquillité de la maison.
- Inquiétudes pour la santé et la sécurité : laisser une personne prendre la voiture, aller se promener ou bricoler alors qu’on sait qu’elle a des soucis d’audition est source d’inquiétude, à juste titre. Cette responsabilité supplémentaire stresse les proches, qui doivent constamment veiller à la sécurité de l’être cher.
- Réduction des activités sociales : on l’a souligné plus haut, le frein pour les activités de groupes est réel et impacte donc la famille et les amis. Se sentant « à l’écart », la personne malentendante évite ou écourte les réunions familiales, les sorties, etc. Entre frustration et sentiment de culpabilité, les proches sont aussi concernés par l’isolement social.
Ainsi, bien que la perte auditive soit perçue comme un problème individuel, elle a des répercussions collectives qui affectent la qualité de vie des proches. Avoir conscience de ces impacts est une motivation supplémentaire pour encourager la personne concernée à consulter un spécialiste.
Prendre conscience de ses soucis auditifs améliore son bien-être et soulage son entourage, et ainsi restaure une communication fluide et sereine. Un des avantages à avancer lors des discussions sur ce problème, comme nous allons le voir maintenant.
Comment faire ? Les « tactiques » pour convaincre
Dans cette démarche de prise de conscience, les proches jouent bien évidemment un rôle-clé. Ce sont eux qui remarquent les premiers signes et ils sont souvent les mieux placés pour amorcer le dialogue. La proximité affective permet d’aborder le sujet avec une certaine légitimité, tout en veillant à ne pas brusquer la personne concernée. Ce soutien est crucial pour initier une prise de décision sans que le sentiment de contrainte n’apparaisse.
Convaincre un proche d’effectuer un bilan auditif ne doit pas être perçu comme un « combat », mais plutôt comme une démarche bienveillante. Voici plusieurs stratégies pour y parvenir en douceur :
- L’approche empathique et non-accusatoire : plutôt que de pointer du doigt les erreurs, les faiblesses, il est essentiel d’adopter une attitude compréhensive. Par exemple, vous pouvez dire : « je me suis rendu compte que tu avais du mal à entendre certaines conversations. Ça doit être frustrant pour toi, non ? ».
- Proposer de l’accompagnement : l’idée de consulter seul un spécialiste peut être intimidant voire effrayer la personne. C’est le début de la prise en compte de son handicap, mais aussi d’un parcours de santé parfois inquiétant. Proposez à la personne de l’accompagner chez un ORL ou un audioprothésiste, afin qu’elle ne se sente pas isolée. Un tel soutien physique et moral fait toute la différence, nous en faisons l’expérience très souvent dans nos centres d’audioprothésistes.
- Insister sur les bénéfices immédiats : expliquez que faire un simple bilan auditif ne prend que quelques minutes, mais peut radicalement changer la vie de la personne en question. Le fait de retrouver une bonne audition est quasiment une « renaissance » : pouvoir discuter avec ses petits-enfants, prendre plaisir à un concert, au cinéma, ré-entendre les bruits de la nature, etc. Porter une prothèse auditive performante, c’est reprendre pied dans le réel.
- Montrer des témoignages positifs : parfois, ce sont les expériences des autres qui incitent au passage à l’acte. Trouvez des témoignages de personnes ayant retrouvé une meilleure qualité de vie après avoir consulté un professionnel de l’audition.
- Utiliser l’humour avec finesse : dédramatiser est souvent un bon point de départ. Introduire une touche d’humour bien dosée détend l’atmosphère et permet d’enclencher sur une conversation plus sérieuse tout en restant léger. Vous pouvez dire, par exemple : « Peut-être qu’en entendant mieux, tu gagneras enfin à la belote ».
Enfin, il convient peut-être aussi de présenter le déroulement d’un bilan auditif, sachant que dans nos centres d’audioprothésistes ils sont avant tout gratuits.
Comment se passe un bilan auditif gratuit ?
Un bilan auditif complet est une étape simple et rapide pour évaluer la capacité à entendre correctement. Il se déroule généralement en trois phases.
Tout d’abord, l’audioprothésiste commence par un entretien pour recueillir des informations sur les antécédents médicaux, vos habitudes auditives et les symptômes de la perte auditive ressentis.
Ensuite, vient la phase de tests auditifs. Le patient est installé dans une cabine insonorisée avec un casque. La personne entend des sons de différentes fréquences et intensités dans chaque oreille, et il signale chaque perception de sons. Ce test est appelé audiogramme. D’autres tests peuvent inclure des mots ou des phrases à répéter pour évaluer la compréhension dans le bruit.
Enfin, une fois les résultats obtenus, l’audioprothésiste les explique. Si une perte auditive est détectée, il propose des solutions adaptées, comme des appareils auditifs, pour améliorer le confort de l’audition et la qualité de vie.
Nos audioprothésistes à votre écoute
Dans nos centres de Loire et Haute-Loire, l’ensemble de nos équipes est motivé par le mieux-être des personnes atteintes de troubles de l’audition, Ainsi, l’accompagnement des proches est pour nous tout à fait logique.
Une aide en amont…
Nos audioprothésistes ont été choisis pour leur empathie, leur finesse psychologique, leur volonté de proposer un parcours patient haut de gamme.
Alors, si vous éprouvez des difficultés à parler à une personne de ces problèmes auditifs, prenez rendez-vous ou téléphonez à l’audioprothésiste le plus proche.
Il saura vous donner des « astuces » suivant la situation pour amener votre proche à faire un bilan auditif et à prendre conscience de son handicap, mais aussi et surtout des solutions qui existent pour l’alléger.
… et tout au long du parcours patient
Une fois la personne convaincue d’effectuer un bilan auditif, il est essentiel de lui expliquer le rôle clé que joue un audioprothésiste. Ce professionnel de la santé auditive est un partenaire essentiel tout au long du processus :
- L’audioprothésiste accompagne les proches : avant même que la personne ne franchisse le pas, un audioprothésiste aide les proches à mieux comprendre les enjeux de la perte auditive. Il peut également fournir des conseils, comme dit plus haut, sur la façon d’aborder le sujet avec bienveillance.
- Le diagnostic personnalisé : lors du bilan auditif gratuit, l’audioprothésiste réalise des tests adaptés pour évaluer avec précision le niveau d’audition de la personne. Sans douleurs, sans gênes, il faut le préciser. Ce diagnostic est un premier pas vers une solution adaptée et rassurante.
- L’installation de solutions discrètes et efficaces : contrairement aux idées reçues, les aides auditives modernes sont souvent petites, discrètes et très performantes. Ces prothèses auditives permettent de retrouver une audition proche de la normale sans que cela ne soit visible ou gênant dans le quotidien.
- Un suivi sur mesure : au-delà du simple bilan, l’audioprothésiste assure un suivi régulier pour ajuster et optimiser l’appareil auditif en fonction des besoins spécifiques de la personne. De même, nous mettons un point d’honneur à répondre rapidement à toutes les questions, les sollicitations, les éventuels soucis… et ce gratuitement.
Au fil des décennies, nos audioprothésistes ont voulu faciliter le parcours patient (voir notre page dédiée). Ils ne se contentent pas, loin de là, de vendre des prothèses auditives. Ils créent un véritable « partenariat santé » avec le patient, un suivi personnalisé qui nous tient à cœur et dont les proches font bien évidemment partie.
Conclusion : le chemin vers une meilleure audition, une démarche collective
Convaincre un proche de faire un bilan auditif demande de la patience, de l’empathie et une approche adaptée. Dans certains cas, ce processus ne se fait pas du jour au lendemain, mais chaque étape, aussi minime soit-elle, rapproche la personne d’une meilleure qualité de vie. Les proches jouent un rôle-clé en amorçant la prise de conscience, tandis que les professionnels de l’audition offrent un soutien technique et humain indispensable. Ensemble, il est possible de surmonter les réticences et d’améliorer significativement le bien-être au quotidien.