Prendre soin de son audition : prévenir avant tout

Si une grande partie de la baisse de l’audition est évidemment due à l’âge (la presbyacousie à partir de 50-60 ans), bon nombre de problèmes auditifs proviennent d’une hygiène de vie ou de pratiques problématiques. En tant que spécialistes des prothèses et protections auditives, il est de notre devoir d’alerter la population sur certains dangers pouvant déboucher sur une perte de l’audition précoce et irréversible. Voici quelques conseils et gestes « santé auditive » à appliquer dans votre quotidien et celui de vos enfants.

On trouve en France, dans les médias et les publicités, bon nombre d’informations au sujet des « bons gestes santé », de l’hygiène dentaire en particulier. Malheureusement, et malgré les efforts des professionnels de l’audition, la communication sur les bonnes pratiques à adopter pour sa santé auditive semble moins… audible.
Or, et nous le constatons tous les jours dans nos centres d’audioprothésistes, beaucoup de nos patients auraient pu conserver plus longtemps une meilleure audition. Notamment en suivant les conseils ci-dessous et en évitant certaines conduites à risques.

Le fonctionnement de l’ouïe et la fragilité de l’oreille

Avant d’entrer dans le vif du sujet, rappelons rapidement comment fonctionne l’appareil auditif et pourquoi cet organe est fragile.

L’ouïe : un sens complexe et délicat
L’audition repose sur une série de mécanismes complexes. Pour faire simple, le processus commence dès que les ondes sonores pénètrent dans l’oreille externe. Elles y sont canalisées par le conduit auditif et font vibrer le tympan. Ces vibrations sont ensuite transmises à l’oreille moyenne via une chaîne de petits os appelés les osselets (marteau, enclume et étrier). L’oreille interne, et plus spécifiquement la cochlée, convertit ces vibrations mécaniques en signaux électriques grâce à des cellules ciliées spécialisées. Ces signaux sont ensuite envoyés au cerveau via le nerf auditif, où ils sont interprétés comme des sons.

La fragilité de l’appareil auditif

En fait, la structure de l’oreille, en particulier sa partie interne, est bien plus complexe et c’est bien cette ingénieuse architecture qui en fait la fragilité. Les cellules ciliées sont essentielles à la conversion des sons. Or, si elles sont extrêmement sensibles, elles ne se régénèrent pas lorsqu’elles sont endommagées. Les expositions prolongées à des niveaux sonores élevés, des infections ou des traumatismes physiques provoquent des dommages irréversibles, entraînant une perte auditive partielle voire une surdité totale.
Il est donc crucial de protéger ses oreilles contre les agressions sonores et de maintenir une hygiène auditive rigoureuse pour préserver ce sens vital.
Voilà nos conseils pour protéger vos oreilles et préserver votre audition.

Protection contre le bruit : y penser dès le plus jeune âge

Les niveaux sonores élevés sont ainsi les premiers responsables de dommages. Les études montrent qu’au-delà du seuil de 85 dB, il y a un réel danger. Pourtant, ce seuil est souvent franchi.

Bruits violents

Bien entendu, on pense tout d’abord aux bruits dits « impulsionnels » : des sons très élevés et souvent courts comme les explosions, le klaxon, les coups de feu (chasse), etc. Les ondes sonores agressives endommagent les cellules de l’oreille interne et, dans les cas extrêmes, peuvent provoquer une surdité totale.

Les solutions : il est bien impossible de prévoir des accidents de ce genre. Par contre les personnes travaillant à proximité de ce genre de sons (carrière pour les explosions, engins bruyants, amateurs de chasse) doivent utiliser un casque anti-bruit professionnels et efficaces.

Si vous constatez, après une agression sonore, les phénomènes suivants : acouphènes permanents ou passagers (bourdonnements, sifflements), hyperacousie (sensibilité accrue aux sons), douleurs, oreille bouchée ou surdité, il faut impérativement se rendre aux urgences, consulter immédiatement un ORL ou venir dans un de nos centres pour les premières constatations.

Bruits environnementaux

Plus pernicieux, les bruits de fond, ou continus, à des niveaux sonores qui ne semblent pas, au premier abord, dérangeants impactent l’appareil auditif, et parfticulièrement les cellules ciliées. Bruits de travaux, de passage de véhicules, environnement de travail bruyant comme le bruit d’ordinateurs, tondeuse à gazon, etc. : toutes ses nuisances sonores entraînent à moyen et long termes des troubles de l’audition.

Ainsi, on en parle moins, les crèches, cours de récréation, gymnases ou cantines sont des endroits où l’isolation phonique est souvent négligée.
Autre exemple : un simple sèche-cheveux peut exposer à un niveau de 90 dB.

Solutions : en entreprise, proposer des formations sur le bruit ; au travail ou pour les loisirs, utiliser des protections auditives (bouchons d’oreille sur mesure, casques anti-bruits), se prémunir en s’éloignant du bruit à des intervalles répétés dans une zone calme ; des pauses de 10 minutes toutes les 45 mn ou d’une demi-heure toutes les deux heures sont préconisées, y compris lors des festivals de musique (voir plus bas).

Bruits récréatifs
L’écoute de la musique à un niveau sonore élevé est aussi un souci dans les festivals, les concerts, les bars ou les boîtes de nuit. De même, le port d’un casque stéréo devient la norme, surtout chez les jeunes, et une mauvaise utilisation fragilise les oreilles. À ce sujet, les études scientifiques sur l’audition montrent qu’il vaut mieux utiliser des casques plutôt que des écouteurs intra-auriculaires.

Solutions : en concert ou en festival, les organisateurs doivent proposer des protections auditives individuelles (bouchons d’oreille) et réserver des zones de repos pour des pauses bienvenues. Les casques anti-bruits sont indispensables pour les jeunes enfants. Les professionnels ou amateurs jouant de la musique s’orienteront vers des bouchons d’oreilles sur-mesure.
Pour les enfants ou adolescents : l’Assurance maladie préconise de réduire l’écoute aux casques audio à une heure par jour et à la moitié de la puissance du casque. Il faut aussi éviter de s’endormir avec un casque ou des écouteurs en fonctionnement sur les oreilles.

Des règles souvent difficiles à imposer avec les ados. Pourtant, la gestion de la durée d’écoute est indispensable, elle doit faire partie de l’éducation des enfants à l’hygiène des oreilles. Il faut leur faire comprendre que leur audition future est en jeu.

À savoir : dans nos centres d’audioprothésistes, nous sommes formés à intervenir auprès du jeune public, n’hésitez pas à faire appel à nous, et prendre rendez-vous pour un contrôle gratuit de l’audition. Ce sera l’occasion de vous épauler sur le volet éducatif de la santé auditive, avec bienveillance et écoute. Souvent, le poids des arguments de professionnels aide à une réelle prise de conscience des jeunes.

Hygiène de l’oreille : les bons gestes

En parallèle à une réelle protection et prévention des bruits, le nettoyage est bien sûr indispensable pour préserver son audition.
Nous avons d’ailleurs déjà consacré une page de notre site internet à l’hygiène de l’oreille : cliquez ici.
Pour résumer, quelques points à retenir :

• Le plus simple et efficace est de se nettoyer délicatement les oreilles sous la douche pour éliminer en douceur saletés, sébum et cérumen. Un peu de savon, une eau tiède avec le pommeau de la douche et c’est tout. Un bon séchage, pourquoi pas avec un mouchoir en papier, est nécessaire ; en effet, l’eau peut entraîner des otites.
• Une autre option est d’utiliser un cure-oreille, que l’on trouve en pharmacies ou même dans la zone « hygiène-beauté » des supermarchés. Il permet de retirer le cérumen sans l’enfoncer. Le geste rebute certaines personnes mais, en faisant attention à ne pas enfoncer l’outil, devient facile au fil des jours.

• Évitez les cotons-tiges ! C’est une information qu’il faut absolument partager. Les coton-tiges ne sont pas seulement inefficaces, ils sont aussi dangereux. D’une part, ils enfoncent le cérumen à l’intérieur du conduit auditif et donc favorisent la formation d’obstacles et d’autre part, ils peuvent aussi provoquer de graves blessures aux tympans.

Et encore une fois, si vous vous posez des questions sur le nettoyage de l’oreille et du conduit auditif, n’hésitez pas à nous appeler.

Pourquoi éviter les bouchons de cérumen dans les oreilles ?
L’obstruction du conduit auditif est problématique, elle est le fait :
• D’une accumulation de cérumen. Le cérumen désigne les sécrétions naturelles du conduit auditif, elles participent à son nettoyage, sa lubrification et ont un rôle antibactérien et antifongique. L’accumulation peut survenir de manière naturelle mais aussi lors du port d’appareils auditifs.
• D’un bouchon formé par des peaux mortes lorsque la personne est atteinte d’eczéma.
• De la présence d’une otite et du liquide sécrété.
• De la présence d’un corps étranger.

La personne souffrant d’une obstruction de conduit ressent une perte de l’audition anormale, la sensation d’oreille bouchée, des acouphènes, des vertiges, de la toux, voire des irritations ou des douleurs.
Si un ou des symptômes apparaissent, un rendez-vous chez un ORL ou un médecin est indispensable. Vous pouvez aussi nous consulter pour vérifier que les soucis viennent bien d’un bouchon d’oreille, mais les audioprothésistes ne peuvent pas procéder à son retrait.

Bilan auditif : un rendez-vous au moins une fois par an

La santé auditive repose sur la prévention. C’est pourquoi il est indispensable de réaliser un bilan auditif par an.
Nos centres d’audioprothésistes Wernert proposent en Haute-Loire des tests d’audition gratuits pour tous les âges.

Comment se passe un bilan auditif

Lors du rendez-vous, notre audioprothésiste vous pose d’abord des questions d’ordre général sur votre santé, votre historique médical, etc., avant d’évoquer les éventuels soucis d’audition : perte auditive, gêne ou douleurs au niveau des oreilles, acouphènes, etc. Et d’aborder votre environnement sonore.
Ensuite, il procède à une otoscopie : il regarde les conduits de vos oreilles (à l’aide d’un otoscope) pour déceler un éventuel bouchon, un souci au niveau du tympan, une inflammation, etc.
Suivant le cas, l’audioprothésiste réalise des tests sonores pour évaluer votre audition, votre capacité à entendre et comprendre divers sons.
S’il décèle un souci, il peut :
• vous orienter vers un ORL pour un diagnostic auditif médical, si vous avez une perte avérée de l’audition ou des problèmes comme un bouchon d’oreille, une otite, etc.,
• vous proposer une protection dont des bouchons d’oreille sur-mesure,
• suivant les besoins et après les conclusions de l’ORL, il saura vous aider à choisir l’appareil auditif le plus efficace pour améliorer votre audition et vous accompagner dans sa prise en main.

Que vous ayez des soucis d’audition ou pas, n’hésitez pas à prendre rendez-vous dans un de nos centres d’audioprothésistes pour un bilan gratuit : plus tôt nous décèlerons un souci, plus tôt nous trouverons des solutions adaptées pour vous aider à améliorer votre audition et éviter une dégradation éventuelle.